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Rencontre avec Robin, futur sage-femme

Témoignage

Robin Santamaria est en troisième année du diplôme de formation générale en sciences maïeutiques à Nancy. Il en est le seul étudiant. Il partage son expérience, la naissance de sa vocation et ses premiers pas dans un métier, traditionnellement féminin. Un témoignage qui brise un certain nombre d’idées reçues…

 

🎤 Vous définissez-vous comme un futur maïeuticien ou sage-femme ?

Je dis toujours sage-femme, je trouve que cela reflète davantage la diversité des compétences qu’on nous enseigne, alors que le mot maïeuticien n’évoque que l’accouchement. En plus, le terme est peu connu, donc je trouve plus clair de dire « le sage-femme ».

🎤 Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce métier ?

J’ai toujours voulu être sage-femme. Je n’en connaissais pas dans mon entourage. Mais j’ai grandi dans une famille nombreuse, dont j’étais le petit dernier. J’ai vu mes frères avoir des enfants, j’ai grandi dans ce contexte de maternité et ça m’a toujours attiré. Les études longues de médecine pour devenir gynécologue ne me tentaient pas du tout. Il y avait une forme d’intimité, une plus grande proximité des sage-femmes avec les patientes qui m’intéressait et me correspondait davantage.

🎤 Vous êtes en 3ème année, comment se passe votre formation ? Est-ce qu'elle correspond à ce que vous en attendiez ?

Comme j’ai toujours voulu être sage-femme, j’avais beaucoup d’attentes et, en même temps, une image assez floue du métier. Au début, j’avais peur d’être déçu. Mais ce n’est pas du tout le cas, au contraire. C’est encore plus intéressant que je ne le pensais car nous avons une formation avec beaucoup de stages, donc énormément de pratique. C’est très appréciable de pouvoir être sur le terrain tous les mois ou tous les deux mois maximum. Je découvre peu à peu tout ce que les sage-femmes peuvent faire en service et en libéral. Cette diversité est une très bonne surprise pour moi.

🎤 Comment se sont passés vos premiers stages ?

C’est une chance qu’on a dans notre institut de formation à Nancy. Dès la 2e année, on voit en stage quasiment toutes les formes d’exercice : le libéral, les salles de naissance, les suites d’accouchement…. En 3e année, on y rajoute les consultations. Donc, on a une vision assez globale du métier sous toutes ses formes. Pour le moment, je me dis qu’un exercice combiné entre le libéral et l’hôpital me plairait bien. Mais je me laisse le temps de réfléchir et de choisir.

🎤 Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme ou un jeune homme attiré par cette formation ?

C’est sûrement un grand classique, mais je conseillerais de s’interroger sur sa motivation. On dit beaucoup que sage-femme est un métier de passion. Il ne faut pas le nier, ce sont des gros volumes horaires et des conditions d’exercice compliquées. Donc aimer ce qu’on fait aide beaucoup ! Et si j’avais un conseil particulier à donner à un jeune homme, ce serait de se dire que le fait d’être un homme dans ce monde majoritairement féminin va être un avantage et pas un inconvénient.

🎤 Le film « Sage-homme » en salles depuis le 15 mars met en avant le métier de sage-femme exercé par un jeune homme. C’est une bonne idée selon vous que cette exception se normalise ?

J’ai trouvé le film très bien, mais deux choses m’ont gêné. Tout d’abord, le titre « Sage-homme » qui, même s’il est déconstruit dans le film, va populariser un terme qui n’existe pas et qui n’a pas vraiment de sens. Ensuite, le fait qu’on parle du métier de sage-femme à travers la toute petite minorité d’hommes qui l’exercent, alors que ce sont toutes les femmes sage-femmes qui mériteraient cette mise en lumière et davantage de reconnaissance.

Afsané Sabouhi

Robin Santamaria, préside l'Association des étudiants Sage-femmes de Nancy (AGAT)

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