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Préparatrice en pharmacie, Fanny témoigne

"Quand je serai grande, je serai..."

Fanny Fillius, 24 ans, est en deuxième année du diplôme d'études universitaires scientifiques et techniques (DEUST) Préparateur en pharmacie, à Ribeauvillé dans le Haut-Rhin. Elle raconte son parcours et ce qui la motive dans cette formation.

 

🎤Qu’est-ce qui t’a attirée vers ce métier de préparatrice en pharmacie ?

J’ai toujours aimé le secteur de la santé et de l’aide à la personne, mais je ne trouvais pas le métier qui me correspondait. J’avais un peu peur de me lancer dans une formation longue. Après le lycée, j’ai fait un DUT métiers du multimédia de l’internet et j’ai aussi commencé une année de LEA anglais sans vraiment accrocher. Quand on m’a parlé de la formation de préparateur, j’ai alors été intéressée par l’idée d’apporter de l’aide et des conseils aux personnes en leur délivrant leurs médicaments. Je suis très manuelle, donc l’autre aspect du métier, qui est de manipuler et déconditionner des produits ou d’autres petites choses, était vraiment la combinaison parfaite pour moi. J’ai eu la chance de faire deux semaines de stage d’observation dans deux officines différentes pour voir si ça me plaisait vraiment, puis deux mois de contrat en été en tant que conditionneuse. Ça m’a tellement convaincue que l’une des deux pharmacies est celle où je suis aujourd’hui en apprentissage.

🎤Comment se passe ta formation ?

Chaque semaine, je suis deux jours en cours et trois jours en apprentissage à l’officine. C’est intense et ce sont deux rythmes vraiment différents, mais j’aime beaucoup cette alternance. On voit les cas pratiques au comptoir à la pharmacie, nos collègues et nos titulaires nous apprennent beaucoup de choses sur le terrain et cela complète très bien ce que les professeurs nous expliquent en cours. Pour moi, c’est une énorme aide dans l’apprentissage. Je trouve le contenu des cours à la fois poussé et en même temps accessible. J’ai fait un bac ES. Les sciences n’étaient pas forcément mes matières préférées au lycée et j’avais un peu peur d’être perdue. En fait, pas du tout. Les connaissances scientifiques sont amenées à travers des cas pratiques, ce qui aide beaucoup. Mais c’est sûr qu’il y a beaucoup de nouvelles connaissances à emmagasiner et cela demande de réviser vraiment au fur et à mesure.

🎤Tu fais partie de la première promotion du DEUST de préparateur, un nouveau diplôme universitaire qui remplace un brevet professionnel. Qu’est-ce que cela change au quotidien dans ta formation ?

Les collègues dans nos officines d’apprentissage sont contents que nous ayons une formation un peu plus approfondie qu’avant, parce que cela nous rend plus vite « opérationnels » j’imagine. Et sur cette nouvelle reconnaissance universitaire à Bac+2, c’est à la fois intéressant au niveau salaire et pour les poursuites d’études. Dans ma promotion, nous sommes plusieurs à envisager soit des licences professionnelles Officine ou Industrie, soit la passerelle permettant de poursuivre le cursus de pharmacie.

🎤Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un attiré par cette nouvelle formation ?

Avant tout, d’aller faire un stage en pharmacie pour voir si le rythme et l’ambiance d’une officine pourrait lui convenir. Je pense aussi qu’il faut avoir un certain caractère pour se plaire dans ce métier. Il faut vraiment être patient et avoir de l’empathie, sinon ça peut vite devenir compliqué. On peut vite s’agacer, se lasser et ne pas donner aux patients le soutien dont ils ont besoin.

💊 Comment devenir préparateur en pharmacie hospitalière ?

Une minorité d’étudiants en DEUST réalisent aujourd’hui leur apprentissage au sein d’un hôpital. « Mais cela ne suffit pas pour exercer en tant que titulaire à l’hôpital public, il faut passer le diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière, qui nécessite une année de formation supplémentaire accessible sur concours », précise Éric Kyriakides, responsable pédagogique du centre de formation des préparateurs en pharmacie hospitalière (CFPPH) du CHU de Lyon. Il existe huit centres de ce type en France métropolitaine et un en Guyane, proposant une formation payante, de l’ordre de 8 000 euros l’année.

Jusqu’ici, le profil des étudiants étaient donc plutôt des préparateurs formés à l’officine et en reprise d’études pour concrétiser une expérience réussie à l’hôpital. À l’horizon de la rentrée 2024/2025, le diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière devrait évoluer vers une licence professionnelle. Ce qui le rendrait accessible directement après le DEUST, que l’étudiant l’ait réalisé à l’officine ou à l’hôpital, et disponible dans les facultés de pharmacie qui souhaiteront le mettre en place. Cet élargissement de l’offre de formation est attendu sur le terrain. En effet, les préparateurs en pharmacie hospitalière sont des profils recherchés dans toute la France.

 

Afsané Sabouhi 

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