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Prends rendez-vous chez le gynéco !

Octobre rose

Pousser la porte d’un cabinet de gynécologie, a fortiori, pour la première fois, peut faire peur à beaucoup de femmes. Pour preuve, quatre Françaises sur dix n’ont pas consulté de gynécologue depuis près de trois ans.  Pourquoi tant de femmes font l’impasse sur un suivi pourtant essentiel pour leur santé et leur sexualité ? Explications et conseils pour faciliter ce rendez-vous qui cristallise de nombreuses appréhensions.

Pudiques, anxieuses ou pas assez informées, certaines femmes retardent leur rendez-vous chez le gynécologue. Une vaste étude d’Harris Interactive sur l’accès aux soins en France vient éclairer les raisons de ce retard.

L'étude révèle que quatre femmes sur dix déclarent ne pas avoir vu leur gynécologue depuis trois ans. Elles évoquent, en particulier, l’appréhension de la qualité des soins et de la prise en charge gynécologique, en plus du manque de gynécologues et de l’augmentation des délais d’attente.

Prévenir plutôt que guérir

Les bonnes raisons de se rendre chez un gynécologue sont nombreuses. Parmi elles : la prévention. La vie d’une femme sera, en effet, émaillée en moyenne de 50 consultations gynécologiques ou obstétricales. Ce suivi est précieux pour prévenir certains cancers comme celui du col de l’utérus. On estime à 90 % le taux de cancer du col de l’utérus qui pourrait être évité chaque année grâce au dépistage. Le suivi gynécologique c’est aussi le meilleur moyen de bien vivre sa santé sexuelle : se prémunir contre les maladies sexuellement transmissibles, identifier le meilleur moyen de contraception.

Dédramatiser cet examen pas banal

Premier rendez-vous ou 50e… certaines femmes avouent des difficultés à aller consulter. Ce n’est jamais un moment agréable que celui de l’examen gynécologique. Cela peut être gênant, intrusif et parfois même douloureux. Pas moins d’un tiers des femmes redouterait la consultation gynécologique bien qu’elles aient conscience de cette nécessité.

Parler à son généraliste

Heureusement, il existe des solutions ! Demander conseil à son médecin généraliste peut-être une première étape et une grande aide. Avec lui, il peut être plus simple d’évoquer son intimité ; il est également bien placé pour orienter vers un.e gynécologue pédagogue et de confiance qu’il connaît.

Se tourner vers une sage-femme

Depuis la loi HSPT de 2009, les sages-femmes sont autorisées à réaliser des consultations de contraceptions et des examens gynécologiques préventifs sous condition de se référer à un médecin si une pathologie est identifiée. Ces professionnels de santé peuvent assurer la pose et le suivi d’un dispositif intra-utérin, la prescription de contraception local ou hormonal ou la réalisation de certains examens cliniques sur prescription d’un médecin. Ce nouveau rôle des sages-femmes est une des solutions face à la diminution actuelle des gynécologues en France.

S’autoriser à poser des questions

De nombreuses femmes déplorent encore le manque d’accessibilité et de clarté de l’information médicale (sur le suivi, les diagnostics, etc.). Pourtant, la pédagogie et l’échange avec les professionnels de santé est un droit. Depuis 2002, la loi Kouchner oblige tous les praticiens à obtenir le consentement libre et éclairé d’un.e patient.e. Communiquer librement est la clé pour ne pas « subir » sa consultation et se sentir suffisamment à l’aise pour y retourner. Vous avez le droit de poser des questions pour tout comprendre.

Tester la culotte gynécologique ?

Une nouvelle solution simple, facile d’accès peut permettre également aux plus pudiques de se sentir plus à l’aise sur la table d’examen : la culotte gynécologique ! C’est un shorty qui présente une ouverture minimale au niveau de l’entrée du vagin. Elle permet la réalisation de gestes gynécologiques vaginaux sans dévoiler la partie supérieure de la vulve, le pubis et la zone anale ce qui diminue concrètement la sensation de nudité et la détresse psychologique qui peut en découler. Conçue avec des gynécologues-obstétriciens, brevetée, elle est en vente sur internet.

Consulter des sites avisés

Des sites référencent également les praticiens dignes de confiance, selon l’avis de leurs patientes. Gyn and co met à disposition « une liste de soignantes pratiquant des actes gynécologiques avec une approche plutôt féministe (gynécos, médecins généralistes ou sages-femmes). Et medecin-gay-friendly rappelle qu’il est « essentiel d’être en capacité de s’exprimer sans crainte, sans appréhension, sans gêne et sans retenue devant un professionnel de santé ». Deux bonnes sources pour dénicher le bon gynéco.

Ewen Jaffre

 

Pour en savoir plus :

https://www.medicine4i.com/post/etude-medicine4i-harris-interactive-2019-sur-les-pr%C3%A9occupations-sant%C3%A9-des-fran%C3%A7ais 

https://gynandco.wordpress.com/

https://www.medecin-gay-friendly.fr/

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