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Pool ou service spécialisé, comment choisir ?
Conseils
Vous vous demandez si vous devez opter pour un poste en pool ou en service spécialisé ? À la sortie des études en IFSI, c’est souvent le grand dilemme entre goûts personnels, expériences de stages et opportunités disponibles. Mais « il n’y a pas de mauvais choix » rassurent ceux qui sont passés par là en 2022… Voici quelques conseils pour vous aider à vous orienter.
📣 Conseil N°1 : Impliquez-vous le plus possible dans vos options de stage
On ne choisit pas ses stages et pourtant ils jouent un rôle déterminant.
Ce serait presque un résumé de la formation en IFSI, tant la plupart des infirmiers et infirmières ont des souvenirs marquants de stages qui leur ont révélé une spécialité. Lorsqu’on commence ses études avec une appétence particulière, rien de mieux que d’aller voir sur le terrain si elle se confirme.
« Je veux être infirmier depuis le lycée et j’ai toujours voulu exercer dans un service technique. Donc, à peine diplômé, j’ai directement signé un CDI pour un poste en réanimation. Avec six mois de recul, je me dis que j’aurais dû beaucoup plus insister à l’école pour aller en stage dans cette spécialité en 3e année. Ça aurait confirmé mon goût et ça m’aurait facilité la prise de poste », raconte Maxime, diplômé depuis juillet dernier.
Débuter dans un service spécialisé, a fortiori aussi technique, s’est révélé un peu trop lourd pour le jeune homme. Aujourd’hui, il navigue entre les services de soins intensifs cardio et de soin continu, et se dit qu’il pourra revenir plus tard vers la réanimation. Pas de regret pour autant. « Je ne le vis pas du tout comme un échec, je pense que c’est plutôt une qualité de savoir se remettre en question, confie le jeune infirmier. Et puis, ça m’a fait réaliser que c’est bien d’avoir beaucoup d’exigences envers soi-même, mais il faut aussi se laisser le temps d’apprendre et accepter que notre apprentissage ne s’arrête pas du tout avec le diplôme. »
📣 Conseil N°2 : Accepter d'être débutant
Continuer à apprendre au quotidien, c’est aussi le sentiment de Kevin, également diplômé depuis juillet 2022.
Il a intégré le pool de remplaçants de son hôpital. Il est donc amené à exercer dans tous les services, parfois pour plusieurs semaines, mais le plus souvent pour un ou quelques jours seulement. « Dans la même semaine, je peux faire une journée aux urgences, le lendemain être en rééducation, le jour d’après en Ehpad et ensuite revenir en fin de semaine dans un service de médecine en gastro, puis en neuro, par exemple, décrit le jeune homme. L’énorme atout, c’est que c’est très formateur très vite, notamment sur les gestes techniques propres à chaque spécialité ». Au risque se sentir enseveli sous les nouvelles informations ? « Un peu au début c’est vrai, se souvient-il. Mais les équipes sont là et elles sont très bienveillantes. Tout le monde est passé par là ! »
Par ailleurs, Kevin loue l’expérience du pool au sortir de l’école : « On est encore dans la disposition d’esprit que l’on a à apprendre plein de choses nouvelles. On se forge donc assez rapidement un bagage très polyvalent, précieux par la suite si l’on souhaite s’installer plus durablement dans un service en particulier. »
📣 Conseil N°3 : Ecouter sa nature et sa capacité d'adaptation
Bien sûr, changer de service très régulièrement demande de grandes capacités d’adaptation.
Face à une nouvelle équipe, avec son organisation et son fonctionnement propres, il faut savoir rebondir vite pour s’y intégrer, en plus des nouvelles compétences spécifiques à maîtriser. Une situation qui pourrait s’avérer déstabilisante mais que Kevin vit positivement : « Quand on est remplaçant, on est très souvent confronté à des cas où on ne se sent pas trop sûr de soi. Il faut savoir le gérer et je pense que ça développe une vraie qualité : être capable de demander de l’aide. »
L’adaptation est souvent mise en avant comme une compétence clé de l’infirmier. L’exercice en pool permet donc de la développer. Mais rien ne force à aller à l’encontre de sa nature. « Si le fait de changer de service tous les jours et de n’avoir aucune routine, c’est trop dur pour soi ou ça demande beaucoup trop d’énergie, il n’y a pas de raison d’en avoir honte et de se forcer. Pour moi, ce sont deux choses très différentes que d’être capable de s’adapter aux besoins inopinés d’un patient et de savoir s’adapter aux pratiques d’un service différent chaque jour », poursuit Maxime, dont le planning alterne plusieurs semaines entre trois services différents.
📣 Conseil N°4 : Trouver des soutiens expérimentés
En service fixe ou dans un pool de remplaçants, tous les jeunes diplômés partagent le même sentiment : pouvoir compter sur un collègue support change la donne.
« C’est très important d’avoir cette personne à qui on peut parler de tout et notamment des difficultés rencontrées. Grâce à son expérience, elle va vous apporter des conseils, des encouragements, vous aider à relativiser. C’est vraiment précieux », souligne Maxime.
Et ce n’est pas parce qu’on change de service très souvent qu’on ne peut pas se trouver de collègues alliés. « Finalement, quand vous avez fait tous les services de l’hôpital en trois semaines, vous avez l’énorme avantage de connaître tout le monde », fait remarquer Kevin. Ce qui est un atout indéniable pour identifier plus vite les personnalités particulièrement accueillantes et bienveillantes.
Afsané Sabouhi
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