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Manip radio, soignant avant tout
Le manipulateur d’électroradiologie médicale (MERM)
Le manipulateur d’électroradiologie médicale (MERM) exerce une profession soignante méconnue. Présentation d’un métier pourtant très recherché et indispensable dans la chaîne de soins.
« C’était un choix par défaut, mais il m’a fallu à peine deux mois de cours pour comprendre que je ne voulais plus jamais changer de métier et que j’en étais tombée amoureuse ». Eva Schlemmer, vingt ans, se forme à devenir « manip radio » après un bac S, option Sciences de l’ingénieur, et ne cache pas son enthousiasme. Aux côtés de ses camarades de promotion, dont 40 % ont fait un ou deux ans de Pass avant de se réorienter, elle découvre un métier méconnu aux possibilités d’exercice variées.
Un soignant et un scientifique
« Le MREM est un avant tout un soignant (avec les mêmes contraintes de gardes et d’astreintes) et non un technicien caché derrière une console de scan ou d’IRM, résume Sylvie Tresal-Mauroz, formatrice et coordinatrice de l’équipe du DTS de Franconville. Il prend en charge le patient, accomplit les gestes techniques, recherche les contre-indications à l’examen, réalise les images en collaboration avec le médecin radiologue qui les interprète et établit le diagnostic.» Il reçoit au cours de ses études une solide formation scientifique et des cours d’anatomie, mais surtout, part vite sur le terrain avec 2 100 heures de stage, autant que de cours : « Nos stages nous emmènent du plus grand hôpital parisien au plus petit cabinet de banlieue, témoigne Eva. Pendant la crise, nous étions des soignants à part entière, face à un afflux constant de patients intubés, ventilés, infectés. J’ai réalisé que j’aimais les urgences et vivre dans le feu de l’action. J’ai signé un contrat d’allocation étudiant avec Necker et reçois 650 €/mois, avec un engagement de deux ans à la sortie. Je travaillerais en radiologie conventionnelle radio-scanner-IRM, en pédiatrie. »
Un fort développement
Matthieu Caby, cadre supérieur du pôle imagerie du CHU de Reims, président de l’Association française du personnel paramédical d’électroradiologie (AFPPE), décrit la variété de l’exercice : « Le manip radio peut travailler en imagerie conventionnelle, scanographique, par résonnance magnétique, ou échographique (dans le cadre d’un protocole de coopération). Il peut aussi peut exercer au bloc opératoire, dans les salles d’imagerie interventionnelle (gestes opératoires micro invasifs), en médecine nucléaire (scintigraphie, pet scan et radiothérapie) ou encore en mammographie. » Il existe 46 centres de formation (voir encadré ci-dessous), dont la capacité a été portée à 1 700 places cette année. Cette augmentation fait suite à une recommandation de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) afin de répondre aux besoins croissants d’actes d’imagerie liés au vieillissement de la population, aux maladies chroniques et au développement de la radiologie interventionnelle. Les ARS ont installé de nouveaux équipements d’imagerie en région, mais les effectifs humains ne sont pas encore suffisants : « Le diagnostic est le début de la chaîne de traitement. Sans manip radio, c’est tout un hôpital qui peine. »
Suzanne Nemo
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