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L3S : la Bretagne à l’heure de l’expérimentation
Témoignage
Depuis septembre 2021, tous les élèves des instituts de formation en soins infirmiers du Finistère sont aussi inscrits en licence de Sciences sanitaires et sociales (L3S) à l’Université de Bretagne occidentale. Ce double cursus, encore en expérimentation, contribue autant à valoriser leur futur métier qu’à l’ouvrir à la recherche. Explications en 4 questions clés.
Que vont changer ces 20 heures de cours supplémentaires par semestre ?
Il s’agit de dessiner les prémisses d’une nouvelle filière Sciences infirmières dans les universités, avec des masters et des départements de recherche dédiés. L’an dernier, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont lancé un appel à candidature pour l’expérimentation de différents types de cursus en ce sens. Les quatre instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) du Finistère se sont donc associés à l’Université de Bretagne occidentale (UBO) pour y répondre. Leur proposition : un double cursus Diplôme d’État / Licence en sciences sanitaires et sociales (L3S).
Qui est concerné ?
Les 390 élèves infirmiers inscrits en première année dans les IFSI du CHU de Brest, de la Croix-Rouge et de Morlaix, mais aussi à l’Institut de formation des professionnels de santé (IFPS) de Quimper. À l’inscription, ils ont eu le choix entre deux options : « Sciences infirmières et santé en territoire » et « Sciences infirmières et santé publique ». « Dans la première, les étudiants bénéficient de cours en démocratie sanitaire, numérique en santé, qualité des soins, responsabilité populationnelle, soins palliatifs et fin de vie, détaille Bettina Hudebine, coordinatrice pédagogique à l’IFPS de Quimper. Le cursus “Santé publique” ouvre davantage à la recherche et à la poursuite d’un master en Santé publique, avec des modules sur la démographie et le vieillissement, les méthodes de recherche en sciences sociales, les concepts de santé publique, la prévention et la promotion de la santé.»
Concrètement, quel intérêt pour les élèves ?
Cela valorise le métier infirmier et reconnaît mieux son expertise en santé. Jusqu’ici, le diplôme d’État délivrait un grade licence, mais pas une licence. Avec ce nouveau cursus, « nous aurons une vraie licence, délivrée par l’université, se réjouit Brieg Dusser, élève infirmier à l’IFPS de Quimper. Non seulement le rapprochement avec l’université nous donne accès aux infrastructures du campus (salles de sport, restau U, bibliothèque, Crous…), mais il nous permettra, si nous le souhaitons, de poursuivre nos études en master », donc d’envisager une carrière dans la recherche. Une passerelle qui séduit une autre élève, Surya Mazziota. Celle-ci a choisi l’option Santé publique pour approfondir les recherches en épidémiologie qu’elle faisait en bac Sciences et technologies de la santé et du social : « Sur place, on nous fournit des outils méthodologiques et conceptuels pour étayer notre réflexion ».
La passerelle entre IFSI et université ne va-t-elle que dans un sens ?
Non. L’année prochaine, les IFSI du Finistère intégreront 10% d’étudiants en L3S souhaitant approfondir leurs connaissances du métier et/ou intégrer la formation infirmière en cours de licence (en semestre 2 après un 3e semestre de L3S).
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