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Avez-vous testé le tutorat par les pairs ?
Témoignage
À la fac et particulièrement en première année d’études de santé, il peut arriver de se sentir perdu. Le tutorat par les pairs donne des repères, un accompagnement personnel dans les différentes disciplines, mais aussi un soutien moral essentiel.
Campus Arnaud de Villeneuve à Montpellier, 3e semaine d’août. Pendant que la plupart sont encore à la plage, 380 étudiants en Pass (Parcours d’accès spécifique santé) font leur rentrée 15 jours avant les autres. Ils découvrent la fac, prennent leurs marques entre CM (cours magistraux) ou ED (enseignements dirigés) et commencent à réviser. « On découvre la vie étudiante et la fac, nos options si on échoue en fin d’année, explique Paul qui a suivi ce cursus. Des tuteurs nous expliquent le système des cours et des examens. Ils sont passés par là et nous prouvent que ce n’est pas insurmontable. C’est très concret et rassurant. »
Un système solidaire bien organisé
Toutes les facs possèdent une association de tuteurs, à but non lucratif (l’ensemble des aides est totalement gratuit). Les tuteurs sont des étudiants volontaires et bénévoles de 2e et 3e années de filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kiné) qui donnent de leur temps libre (soit une dizaine d’heures par semaine). Ils proposent toute l’année un soutien scolaire gratuit aux étudiants de Pass ou Las (Licence Accès Santé) afin qu’ils aient toutes les clés pour réussir leur concours. « Le compagnonnage n’est pas nouveau en médecine. Avec ce système d’aide par les pairs, nous pouvons faire profiter les plus jeunes de notre expérience. Je suis satisfaite de revenir de l’autre côté, de redonner ce que j’ai reçu. Ce sont des études difficiles, mais il y existe plus de solidarité qu’on ne l’imagine », témoigne Ghida, étudiante en 3e année.
Indépendant de l’université, le tutorat est néanmoins soutenu par celle-ci et par le corps enseignant. Y sont proposés tout au long de l’année des ED abordant chaque semaine les points essentiels du programme afin d’appréhender au mieux les cours magistraux, des colles et des QCM sur des sujets semblables aux épreuves officielles, rédigés par les tuteurs et relus par les professeurs. Des concours blancs sont aussi organisés en fin de quadrimestre pour donner un résultat le plus représentatif possible des vrais examens.
Un réel soutien psychologique
Mais, le tutorat ne concerne pas que le contenu académique des cours. Par exemple, les tuteurs de l’université de Bordeaux ont conçu des Tut’Coaching. Ils y exposent leurs conseils personnels, à l’instar d’Idir qui y partage son expérience : « Au départ, je ne faisais pas des nuits de 8 h et, forcément, je n’étais pas efficace. J’étais beaucoup sur mon téléphone, m’interdisais de sortir mais ne travaillais pas bien. Mais je me suis repris et ne me suis plus menti à moi-même : j’ai mis mon téléphone de côté, me suis concentré sur les cours, mais aussi sur moi. J’ai commencé à faire des pauses correctes. Regarder un film chez soi n’en est pas une. Il faut sortir, aller voir ses potes ou ses parents et faire un foot. Je rentrais avec beaucoup plus de motivation et de détermination. J’ai réussi parce que j’ai arrêté de me mentir. » Un témoignage qui n’a pas manqué d’inspirer les étudiants tutorés…
Suzanne Nemo
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